Mise à jour taxonomique 2025 : de nouvelles espèces d’oiseaux pour le Québec
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Chaque année, eBird et l’American Ornithological Society (AOS) publient une mise à jour de la classification des oiseaux du monde. Ces changements, souvent appelés « splits », peuvent transformer nos listes d’observations et même ajouter de nouvelles espèces à nos « lifers ». En 2025, trois de ces mises à jour touchent directement les ornithologues du Québec : la Paruline jaune, le Viréo mélodieux et le Courlis corlieu.
1. La Paruline jaune se divise en deux espèces
Jusqu’à présent, toutes les populations de parulines jaunes étaient regroupées sous le nom Paruline jaune (Setophaga aestiva).
Désormais, la science reconnaît deux espèces distinctes :
- Paruline jaune (Setophaga aestiva) – celle que nous connaissons bien au Québec et dans le nord du continent.
- Paruline des mangroves (Setophaga petechia) – observée surtout dans les régions côtières du sud, des Caraïbes et de l’Amérique centrale.
Si tu as déjà voyagé dans les Caraïbes, au Mexique ou en Amérique centrale et que tu as observé des parulines au plumage plus orangé ou à la tête rousse, tu peux maintenant ajouter une nouvelle espèce à ta liste mondiale : la Paruline des mangroves.
2. Le Viréo mélodieux : un split entre l’Est et l’Ouest
Autre changement notable : le Viréo mélodieux (Vireo gilvus), présent partout au Canada et aux États-Unis, a lui aussi été divisé en deux espèces.
- Viréo mélodieux (Vireo gilvus) – conserve son nom pour la population de l’Est, que l’on retrouve au Québec.
- Espèce de l’Ouest (nom encore à confirmer) – pour les populations de l’Ouest, anciennement appelées Vireo swainsoni. Le nom français et scientifique définitif n’a pas encore été déterminé, mais il est probable qu’il devienne Viréo de Swainson (Vireo swainsoni).
Pour les observateurs québécois, rien ne change localement : le Viréo mélodieux reste le même. Mais si tu as déjà observé des viréos dans l’Ouest du pays, ces observations appartiennent désormais à une espèce différente !
3. Le Courlis corlieu : une séparation transatlantique
Enfin, le spectaculaire Courlis corlieu (Numenius phaeopus), oiseau migrateur qui traverse parfois nos côtes, est désormais scindé en deux espèces :
- Courlis corlieu (Numenius phaeopus) – l’espèce eurasienne, observée en Europe, en Afrique et en Asie.
- Courlis hudsonien (Numenius hudsonicus) – l’espèce nord-américaine, celle que nous observons au Québec.
Cela signifie que si tu as déjà vu des Courlis corlieu lors d’un voyage en Europe, tu as maintenant une nouvelle espèce sur ta liste mondiale !
Ici, au Québec, nous continuerons à observer le Courlis hudsonien, notre représentant local de ce duo transatlantique.
Pourquoi ces changements ?
Ces mises à jour découlent d’analyses génétiques et de recherches approfondies qui révèlent des différences significatives entre les populations autrefois considérées comme une seule espèce.
Ces ajustements rendent nos listes plus précises, reflétant mieux la diversité réelle des oiseaux à travers le monde.
Ce que cela signifie pour les observateurs du Québec
Pour la majorité d’entre nous, aucune espèce ne disparaît : au contraire, plusieurs s’ajoutent !
Les observateurs du Québec conserveront la Paruline jaune, le Viréo mélodieux et le Courlis hudsonien, mais pourront désormais revendiquer de nouvelles espèces s’ils ont voyagé ailleurs dans le monde.
C’est donc une excellente nouvelle pour les passionnés de birding — et une belle occasion de revisiter vos anciennes observations sur eBird !
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter cet article : https://ebird.org/news/2025-taxonomy-update
Alexandre Lajeunesse