A Banded Visitor from the North: Tracking the Journey of a Rough-legged Hawk

Un visiteur bagué: suivre le voyage d'une buse pattue

 

La semaine dernière, alors que j'observais les oiseaux dans les champs, j'ai pu croiser de nombreuses buses pattues (Buteo lagopus) en migration, dont une superbe de morphe sombre. Ces buses, nichant en Arctique, sont toujours un point d'orgue hivernal pour les ornithologues amateurs dans une grande partie des États-Unis et du sud du Canada, mais cette observation s'accompagnait d'un bonus : une bague visible à la patte.

J'ai eu de la chance d'être assez proche pour photographier la bague suffisamment clairement pour en lire le numéro. Grâce à quelques échanges rapides par courriel et par messages, j'ai finalement découvert que cet individu avait été bagué en mars 2021 par le Simcoe banding group, âgé de déjà 4 ans minimum à l'époque. J'ai retrouvé la buse à plus de 900 km au nord du lieu de baguage. Cet oiseau a donc au moins huit ans aujourd'hui, peut-être plus! C'est un exemple remarquable de longévité chez une espèce de rapace sauvage et un témoignage de l'efficacité de la science citoyenne et des programmes de baguage des oiseaux.

La buse pattue : une nomade de la toundra

La Buse pattue doit son nom à ses pattes recouvertes de plumes, une caractéristique que seuls quelques autres rapaces, comme la Buse rouilleuse et l'Aigle royal, partagent. Cette adaptation lui permet de survivre dans les environnements glacials de son aire de répartiton.

Ces buses sont des grandes migratrices. Chaque automne, elles parcourent des milliers de kilomètres vers le sud, atteignant le nord des États-Unis et le centre du Canada. Leur aire d'hivernage comprend des zones ouvertes – terres agricoles, prairies et marais – où elles peuvent chasser de petits mammifères comme les campagnols, les lemmings et les souris.

Au printemps, ils repartent vers le nord, retournant dans l'Arctique reculé où ils se reproduisent dans les falaises et la toundra. Cette impressionnante migration aller-retour peut parcourir plus de 5 000 kilomètres par an.

Suivre les oiseaux grâce aux bagues

Le baguage des oiseaux est l'un des outils les plus anciens et les plus instructifs de l'ornithologie. En marquant chaque oiseau avec des identifiants uniques, les scientifiques peuvent recueillir des données précieuses sur les schémas de migration, la durée de vie, les taux de survie et les tendances démographiques.

Cette buse a été baguée au printemps 2021, mais comme elle était déjà adulte depuis au moins quatre ans à l'époque, nous savons maintenant qu'elle a effectué avec succès plusieurs migrations en Amérique du Nord. Âgée de huit ans ou plus, cette buse est parmi les plus âgées des buses pattues, même si elle peut vivre plus longtemps, surtout à l'état sauvage, où des individus de plus de dix ans ont été observés.

Chaque mention comme celle-ci ajoute une pièce de puzzle à notre compréhension des histoires de vie des oiseaux et des changements à long terme dans le comportement migratoire face au changement climatique.

Pâles ou sombres : les couleurs de la buse pattue

L'un des aspects les plus fascinants de la Buse pattue est son polymorphisme. Les individus existent en deux formes : claire et foncée. Les formes claires ont le dessous clair, contrastant avec des taches sombres sur le ventre et le carpe sous les ailes, tandis que les formes foncées sont brun chocolat avec de subtiles marques.

Ces formes sont génétiquement déterminées et existent chez les deux sexes. Les formes sombres sont plus fréquentes dans les régions occidentales de leur aire de répartition, et leur importance adaptative fait encore l'objet de recherches. Certains scientifiques émettent l'hypothèse qu'un plumage plus foncé pourrait présenter des avantages dans certains habitats ou conditions de chasse, bien que les deux formes semblent coexister avec succès dans toute l'aire de répartition de l'espèce.

Un moment de réflexion

L'observation de cette Buse pattue baguée m'a rappelé à quel point nous sommes tous connectés par la nature, et tout ce que nous avons encore à apprendre. Chaque fois qu'un oiseau est bagué puis revu, il contribue à une histoire bien plus vaste, tissée par des biologistes, des ornithologues et des passionnés du monde entier.

Alors que la migration printanière se poursuit, gardez les yeux rivés sur le ciel : on ne sait jamais quels secrets un oiseau qui passe peut cacher.

 

Laurent Bédard

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