Rapaces et éoliennes : l’assouplissement des règles met-il en danger les migrations ?
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Un assouplissement qui suscite des inquiétudes
Le 26 février 2025, Le Devoir a annoncé une décision du gouvernement du Québec d’assouplir les exigences environnementales concernant les parcs éoliens, notamment en ce qui concerne les oiseaux de proie. L’une des mesures les plus controversées est la suppression de l’obligation d’évaluer l’impact des éoliennes sur les migrations printanières et automnales des rapaces.
Selon Le Devoir, « Québec a choisi d'assouplir les exigences environnementales imposées aux promoteurs de parcs éoliens quant à la protection des oiseaux de proie, une décision qui soulève des inquiétudes chez les biologistes et les groupes environnementaux. » (Le Devoir).
Des corridors migratoires laissés dans l’incertitude
Les rapaces, tels que l'Aigle royal (Aquila chrysaetos) et la Buse à queue rousse (Buteo platypterus), sont particulièrement vulnérables lors de leurs migrations saisonnières. Or, les nouveaux changements législatifs éliminent l’obligation de mener des études pour identifier les corridors migratoires empruntés par ces oiseaux. Sans ces évaluations, il devient difficile de savoir si les parcs éoliens se trouvent sur des voies migratoires essentielles, augmentant ainsi le risque d’interférer avec des routes critiques pour leur survie.
L’absence de ces analyses rend incertain l’impact des éoliennes sur les rapaces durant leurs migrations. En l'absence de données précises sur les corridors migratoires dans les zones ciblées, il est difficile de mesurer les répercussions potentielles de ces infrastructures.
Moins de suivis, plus d’incertitude
La nouvelle réglementation réduit également les exigences relatives au suivi post-construction des impacts des éoliennes sur les oiseaux de proie. Autrefois, des rapports réguliers de mortalité étaient attendus afin de mieux comprendre l'ampleur des collisions entre les oiseaux et les pales des éoliennes. Aujourd’hui, ces suivis seront moins fréquents, rendant encore plus difficile d’évaluer l’ampleur du problème.
Cela pourrait rendre encore plus complexe l’adoption de mesures pour atténuer les risques. De nombreuses espèces migratrices, comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), traversent la province chaque année. Leur vulnérabilité pendant ces périodes cruciales de migration n'est plus prise en compte de manière aussi systématique.
Éolien et biodiversité : un défi de taille
L’énergie éolienne est essentielle dans la lutte contre le changement climatique, mais il ne faut pas négliger les conséquences pour la biodiversité. De nombreux pays ont mis en place des réglementations strictes concernant les parcs éoliens, en particulier pour les zones de passage des oiseaux. L’objectif est d’assurer que le développement des énergies renouvelables n’entraîne pas une perte de biodiversité.
Avec la nouvelle législation, le Québec semble alléger ces contraintes, mettant en question l’équilibre entre transition énergétique et protection des écosystèmes. Les experts s’inquiètent de la perte de mesures d'atténuation qui étaient en place pour protéger les rapaces pendant leur migration.
Des mesures à réévaluer à l’avenir
Le véritable impact de ces changements législatifs sur les populations d'oiseaux de proie ne pourra être mesuré qu’au fil du temps, une fois que les premiers projets éoliens modifiés seront en place. Les biologistes et les experts continuent de suivre l'évolution de la situation, et il est probable que des ajustements supplémentaires pourraient être nécessaires en fonction des résultats observés. Il sera essentiel de garder une approche flexible et basée sur des données scientifiques pour minimiser les risques pour les rapaces tout en poursuivant les objectifs de transition énergétique.
➡️ Qu’en pensez-vous ? Les éoliennes devraient-elles être mieux régulées pour protéger les rapaces ? Partagez votre avis en commentaire !
1 commentaire
Si on a tous les informations nécessaires (ex couloirs de migration…), pourquoi ne pas faire les suivis nécessaires?! On est en 2025, les gouvernements sont là pour le bien être de la population et cela passe par la protection de la Nature. Les gouvernements ne doivent pas être à la solde des lobbys!