Storm-Driven Birding: How Extreme Weather Brings Unexpected Species

Ornithologie et météo extrême: L'effet des tempêtes sur les oiseaux pélagiques

Les tempêtes et les épisodes météorologiques violents peuvent avoir des effets spectaculaires sur la faune marine, notamment sur les oiseaux pélagiques. Les vents forts et les courants perturbés peuvent repousser des espèces normalement confinées au large vers les côtes, ou parfois même bien à l’intérieur des terres. Ces afflux soudains permettent d’observer des espèces exceptionnelles pour les ornithologues à des endroits inusités. Ces événements illustrent parfaitement comment la météo peut temporairement transformer nos côtes en trésors pour les amateurs d'oiseaux.

 

La France aux premières loges

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Le phénomène se produit annuellement en Europe. Les ornithologues savent prévoir ces irruptions et sont en mesure de bien documenter la scène année après année. La semaine dernière, des rafales dépassant les 100 km/h sur la façade atlantique française ont entraîné une arrivée notable d'oiseaux pélagiques sur les côtes, notamment chez les Océanites cul-blancs (Hydrobates leucorhous) et les Labbes parasites (Stercorarius parasiticus). Ces espèces habituellement observées en pleine mer ont été repérées sur les plages et le long des falaises, offrant aux ornithologues et passionnés une opportunité rare de les observer de près dans des décors inusités. 

L'effet des ouragans sur les côtes américaines

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De l’autre côté de l’Atlantique, les ouragans sont aussi connus pour apporter leur lot de surprises aux ornithologues. En septembre2022, larrivée de louragan Fiona a provoqué un phénomène exceptionnel sur l’île du Cap‑Breton, en Nouvelle‑Écosse. La nuit du 24septembre, le système a touché terre avec des rafales de vent dépassant les 150km/h. Cette violence météorologique a dévié la trajectoire de milliers d'oiseaux pélagiques, notamment pour des espèces très rares pour la région. Parmi les observations marquantes: une première mention canadienne de Pétrel de Trindade (trois individus repérés le 24septembre sur le lac BrasdOr, CapeBreton) une espèce qui, jusqualors, navait jamais été documentée au pays. Cette rareté s’accompagnait également d’exceptionnels Phaétons à becs jaunes (Phaethon lepturus), d'Océanites frégates (Pelagodroma marina) et d’autres espèces tropicales ou subtropicales dérivées par la tempête. Le résultat: des ornithologues présents sur place ont eu accès à un «show» rare. Une véritable «folie» de dérives doiseaux marins sur un lac d'eau douce, dans un contexte météorologique extrême.

L’ouragan Melissa qui a récemment traversé l’Atlantique et touché la côte Est de l’Amérique du Nord, générant des vents forts et des pluies abondantes. Malgré des conditions météorologiques extrêmes, aucun afflux spectaculaire d’oiseaux marins n’a été signalé, contrairement à ce qui avait été observé lors de l’ouragan Fiona en Nouvelle‑Écosse. Même lorsque les tempêtes sont puissantes, les effets sur la répartition des oiseaux peuvent varier considérablement selon la trajectoire, l’intensité et le timing du phénomène météorologique.

Un spectacle à double tranchant

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Bien que ces afflux post-tempête représentent un véritable trésor pour les ornithologues et offrent des occasions uniques d’observation et d’étude, ils rappellent aussi la fragilité des oiseaux face aux conditions extrêmes. Les vents violents, les pluies torrentielles et les vagues déchaînées provoquent aussi le stress, l’épuisement et de nombreuses mortalités chez ces espèces, en particulier chez les jeunes ou les individus affaiblis. Chaque spectacle de la sorte est donc à la fois une opportunité scientifique et un témoignage de la vulnérabilité des oiseaux face aux forces de la nature. 

 

Conclusion

Les tempêtes et phénomènes météorologiques extrêmes, bien que souvent dévastateurs, révèlent une facette fascinante de la dynamique du vivant. Observer un Océanite cul-blanc sur une plage battue par les vents ou un Pétrel tropical dérivant au-dessus d’un lac canadien, c’est toucher du regard la puissance du climat et la résilience de la nature.

Ces événements nous rappellent combien la météo influence la faune aviaire. Même si le ciel s’assombrit et que le vent se lève, n’hésitez pas à enfiler vos bottes et à sortir les jumelles : c’est souvent lorsque la météo semble la plus hostile que la nature réserve ses plus beaux cadeaux.

 

Laurent Bédard

 

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